Milan se réveille avec une nouvelle prison
Publié sur Punto di rottura le 27/09/2020
Comme toute lumière a son ombre, l’éclat de la métropole a sa face sombre.
Le capitalisme est une guerre où l’on extrait du pétrole, de l’or, du nickel et des diamants et une sécheresse dans les endroits les plus torrides du monde. Afin de ne pas vivre dans la terreur et la famine, de nombreuses personnes sont parties pour l’Europe. Ils traversent souvent un désert et la mer. Pendant le voyage, ils ne comptent pas les passages à tabac, les viols, les enlèvements, les tortures et les décès. Les personnes qui ont survécu au voyage et qui sont arrivées en Europe sont obligées de s’identifier et bloquées aux frontières du nord. Certains trouvent la mort sur les chemins qui mènent à la frontière.
En Italie, les migrants, victimes de chantage et sans papiers, travaillent dans l’illégalité, en marge de la légalité et sans protection. Certains, ils se rebellent. L’État craint les révoltes et récompense la soumission. Il promet des documents à ceux qui travaillent la tête baissée et force tout le monde à la terreur. Ceux qui vivent sans papiers craignent et détestent le raid, l’arrestation, le contrôle du train et de chaque uniforme.
Le CRA, le centre de détention et de rapatriement, est le cœur de ce dispositif. Le CRA sert à rappeler qu’à tout moment, vous pouvez être sorti du territoire, enfermé et expulsé.
À Milan, un CRA a été ouvert dans Via Corelli, où se trouvait autrefois le Centre d’identification et d’expulsion. Le CIE (ancienne sigle du CRA) de Via Corelli a été rendu inutilisable par les prisonniers qui, organisés, ont mis le feu à la structure.
Depuis leur ouverture en 1998 sous le nom de CPT, les révoltes qui ont éclaté à l’intérieur n’ont jamais cessé jusqu’à ce que les CIE de Modène, Bologne, Brindisi, Gradisca, Crotone, Catanzaro et Trapani soient fermées et que les places disponibles ailleurs soient réduites.
A l’intérieur du CRA, in Via Corelli, il y aura certainement des émeutes et nous serons avec eux. Nous continuerons à nous battre comme dans le passé pour la fermeture de ces camps d’internement.
Solidarité avec les prisonniers
pour que le CRA brûle à nouveau.
Punto di rottura (FB)