SUR LA JOURNEE’ EN FRONTIERE. POUR LA LIBERTE’ DE EMILIO!

SUR LA JOURNEE’ EN FRONTIERE. POUR LA LIBERTE’ DE EMILIO!

5 décembre 2021 Non Par passamontagna

Vendredi, Emilio a été extradé. Après un interrogatoire préventif, il a été immédiatement enfermé dans la prison d’Aix-Luynes (Aix-En-Provence), à 300 km de chez lui. Hier, aux premiers jours de la saison touristique d’hiver, une
manifestation s’est déplacée de Claviere vers Montgenèvre en réponse à cette arrestation et contre toutes les frontières.

À l’arrivée à Claviere, vers 13 heures, étaient déjà présent une vingtaine de personnes de passage qui, n’ayant trouvé aucun endroit chaud ou s’abrité de la neige, ont occupé les toilettes publiques situées sur le côté de l’église. Il n’y avait que peu de touristes dans les rues du village, mais le déploiement des forces de police pour protéger leur tranquillité était disproportionné. En fait, comme prévu, la place devant l’église était occupée par des camions de police et de Carabinieri (gendarmes) et des voitures de la Digos (police politique) en train de filmer. Avec ceux qui portant sacs et valises, attendaient le bon moment pour passer la frontière à pied, nous avons partagé un déjeuner sous l’abri improvisé du toit de l’office du tourisme.

Vers 15 heures, nous avons repris la route en direction de la PAF. Des gendarmes français en tenue anti-émeute ont rapidement été déployés à quelques centaines de mètres de la frontière. Sur les chemins et le terrain de golf en contrebas, d’autres équipes en noir étaient postées dans la neige. Des gaz lacrymogènes ont été lancés presque immédiatement lorsque la manifestation s’est arrêtée, bloquant la route. Une longue file de voitures s’est rapidement formée tout au long de la route de Claviere. La frontière a donc été fermée pendant plus d’une heure et demi à ceux qui ont l’habitude de la traverser par la route, dans des voitures avec leurs documents en règle.


Pendant le blocus, un bus Resalp arrivant de Briançon et se dirigeant vers Oulx pour prendre une correspondance avec le TGV Paris-Milan a été arrêté. Le chauffeur a d’abord forcé le barrage et a continué à rouler pour tenter de dépasser une dizaine de personnes qui résistaient avec leur corps, au risque de les écraser. Après une série de protestations, la porte latérale s’est ouverte et, une fois qu’il était clair que le bus ne continuerait pas, les passagers se dirigeant vers le TGV sont descendus avec leurs valises et se sont dirigés à pied vers Claviere. Le chauffeur s’est fait convaincre de revenir avec le bus vide vers Montgenèvre et a fait marche arrière pour s’arrêter ensuite derrière la gendarmerie .

Les bus Resalp traversent cette frontière depuis des années. Les chauffeurs de l’entreprise ont mainte fois coopéré avec les gardes-frontières. Par exemple, ils ont informé les gardes-frontières français du nombre de personnes apparemment sans papiers qui descendaient du bus à Claviere.
A partir du 1er octobre de cette année, Resalp a annulé les arrêts à Cesana et Claviere et à rendu obligatoire la réservation en ligne pour l’accès aux bus, jusqu’au 15 décembre.
Maintenant que les bus ont été détournés, les personnes de passage sont obligées de marcher sur le tronçon de route entre Cesana et Claviere, ce qui rend leur trajet encore plus long.

Resalp sélectionne donc ses passagers. Et propose des trajets exclusifs pour les personnes munies de papiers, de pass sanitaire et peut-être même de réservation en ligne liée au billet de TGV, la compagnie est complice de cette frontière. Resalp et toute l’industrie touristique qui exploite ces territoires sont complices.
Si les sans-papiers ne peuvent pas passer, alors les touristes non plus.

FRONTIERE RACISTE ET MEURTRIERE, TOURISME COMPLICE