Mise à jour du CRA de Turin 20.04.2022

23 avril 2022 Non Par passamontagna

Publié le 21/04/2022 sur No Cpr Torino

Deux mois après le début du mandat d’ORS s.r.l. pour la gestion du CPR (Cra) de Turin, manifestations et émeutes se succèdent dans le Centre.

Nous avons reçu un appel téléphonique de deux détenus qui voulaient nous raconter ce qui s’est passé ces dernières semaines dans le centre de Corso Brunelleschi.

Les zones ouvertes sont les zones jaune, bleue, verte et blanche, tandis que les zones rouge et violette sont en cours de rénovation. Il y a 72 personnes dans le centre, dont 25 dans la zone jaune. De nouvelles personnes sont admises chaque jour et, après avoir reçu le frottis covidien et un bref examen par le Dr Pitanti, elles sont isolées à l’hôpital pendant quinze jours, puis transférées dans les zones après un second frottis. Il convient de rappeler que la zone dite de l’Ospedaletto a été fermée en septembre, à grand renfort de médias et de cérémonies, à la suite d’un nouveau décès en isolement ; une fermeture qui était évidemment temporaire pour calmer les eaux agitées pendant l’enquête sur le meurtre de Moussa.

La confiscation des téléphones personnels à l’entrée se poursuit, une pratique répressive adoptée depuis quelque temps déjà pour entraver davantage la communication avec le monde extérieur et limiter la possibilité d’établir des relations de solidarité. Les conditions quotidiennes continuent d’être épouvantables : la nourriture est livrée pratiquement pourrie, les installations sont délabrées et chaque prisonnier reçoit 2,50 euros par jour, ce qui doit suffire pour acheter les produits très chers du marché ou les cartes téléphoniques nécessaires pour utiliser les cabines et communiquer avec le monde extérieur.

Même les déportations ne s’arrêtent pas. Après l’administration de l’écouvillon, les gens sont emmenés des zones au milieu de la nuit pour être transférés à l’aéroport par des bus de police. L’autodétermination des personnes détenues se concrétise au quotidien par des actes de protestation, parfois autodestructeurs, qui permettent dans certains cas d’échapper au CPR mais sont aussi un moyen d’échapper à l’expulsion.

Le 18 mars, il y a eu une forte révolte dans le centre, immédiatement réprimée par la police, qui a également procédé à une arrestation et à un transfert en prison, en solidarité avec une personne qui avait été gravement blessée pour éviter la déportation et qui avait reçu des pansements comme seul traitement. Ces rébellions naissent et se réalisent à partir de la détermination et de la colère de personnes qui décident de ne pas se plier au harcèlement et à la répression constants des serviteurs en uniforme.

Nous avons également reçu des nouvelles selon lesquelles, ces dernières semaines, des personnes emprisonnées dans la zone blanche ont entamé une grève de la faim en solidarité avec celles qui ont résisté à la déportation et contre les humiliations quotidiennes dans le CPR.

Nous nous rappelons que le 25 avril nous serons de retour sous les murs du CPR, pour apporter notre solidarité aux personnes emprisonnées et en lutte.

LES CRA SONT FERMÉS AVEC LE FEU !

SOLIDARITÉ À CEUX QUI SE BATTENT DANS TOUTES LES PRISONS!