Communiqué contre la répression

Communiqué contre la répression

4 février 2020 Non Par passamontagna

Nous recevons et diffusons

POUR QUELLE RAISON DEVRIONS-NOUS VIVRE EXPLOITEES ET EN SILENCE ?

NOUS SOMMES PLUS NOMBREUSES QU’EUX, GARDONS CA A L’ESPRIT POUR TOUJOURS


Une personne a été renversée puis poursuivie, une autre a été arrêtée sauvagement battue et plusieurs accusations ont été portées contre elle par la police. Dix interdiction de territoire déjà exécutées par plusieurs municipalités et douze plaintes pour interruption de service public et manifestation non autorisée (dont les sanctions ont été aggravées par les récentes lois Salvini, avec de lourdes amendes pour les barrages routiers, de 1000 à 4000 euros).

Ce n’est qu’une première évaluation de la réponse que l’État et les institutions ont donnée aux protestations et aux grèves qui ont eu lieu le 6 décembre dernier en Calabre et dans les Pouilles.

Ce jour-là, en effet, les travailleureuses de la campagne refusèrent d’aller travailler et manifestèrent une nouvelle fois avec courage, avec des solidaires de toute l’Italie, en bloquant la zone industrielle de Foggia et l’entrée du port de Gioia Tauro.

Leurs exigences ? Toujours la même chose, depuis tant d’années, de pouvoir vivre et travailler sans être exploitée, ce qui pour un citoyen non européen signifie aussi avoir accès à un permis de séjour.

C’est pourquoi, le 6 décembre dernier, ils étaient à nouveau dans la rue pour demander une rencontre avec le ministère de l’intérieur, étant donné qu’à plusieurs reprises au fil des ans, les préfectures ont répété que la loi sur l’immigration leur liait les mains.

Dans ce contexte, il convient de souligner combien la répression a été particulièrement féroce à l’encontre des camarades qui vivent dans les territoires où ces luttes ont été menées, également par le biais de graves épisodes d’intimidation de la part des forces de police, qui ont menacé de jeunes solidaires armes au poing, avec des modes et des attitudes hyper-violentes qui auraient pu mettre en danger la sécurité des personnes dont la seule faute est de soutenir la protestation auto-organisée des travailleurs migrants après les deux incidents très graves qui ont coûté la vie à 16 personnes en août 2018 à Foggia.

Ou par l’utilisation des interdictions de territoire, qui viennent toucher la possibilité de fréquenter la capitale de votre province et l’université de la région où vous vivez.

Cela signifie exclure les gens de leur contexte social en les qualifiant arbitrairement de “dangereux”, pour rompre les liens et les relations. Frapper le quotidien, isoler et fragmenter les contextes et les trajectoires de vie et de lutte, dans une province tout aussi isolée.

Comment peut-on prétendre ne pas voir l’arbitraire avec lequel ces pratiques sont appliquées ? Comment ne pas reconnaître que “dangereux” et “violent” ne sont que les mesures répressives des préfectures et des quartiers généraux de la police ? La réponse est évidente dans toute sa brutalité.

Même brutalité que celle dont ont souffert (et souffrent encore) les travailleurs de l’entreprise Superlativa de Prato, qui ont manifesté pour le non-paiement de sept mois de salaire, et en réponse à ceux-ci et à ceux qui sont venus apporter leur solidarité, on leur a demandé des milliers d’euros d’amende.

Ainsi que les bergers de Sardaigne, signalés en 600, parce qu’ils ont protesté contre les prix de vente du lait avec lesquels ils n’arrivent pas à la fin du mois.

Encore plus brutale et omniprésente est la répression, qui devient parfois la mort, qui cueille celleux qui se battent et se rebellent dans les prisons et les CPR (centres de rapatriement permanent), au sein desquels il y a toujours eu des émeutes et des évasions, contre la détention et ses conditions.

Sans oublier le prix très élevé payé par les immigrants qui tentent de franchir les frontières – terrestres et maritimes – qui s’accompagne de la répression qui touche ceux qui aident et soutiennent la circulation de personnes comme eux, des nombreux partisans à la frontière avec la France aux navires des ONG en Méditerranée.

Ainsi que l’attaque constante et violente contre les milliers de personnes qui luttent depuis des décennies contre la Tav dans le Val Susa, et contre les autres nombreuses attaques qui reçoivent les territoires dans lesquels nous vivons.

Les conclusions sont donc toujours les mêmes : si vous êtes pauvre, ou en tout cas si vous êtes forcé de travailler pour gagner votre vie, vous devez également garder le silence face à l’exploitation sociale, environnementale et de travail à laquelle vous êtes contraint, sinon vous risquez davantage de coups, d’amendes, de limitations de la liberté personnelle et d’emprisonnement.

En somme, ils pensent que nous devrions vivre dans la surexploitation et le silence, mais pourquoi ? Heureusement, dans ce pays, il y a beaucoup de gens qui se battent et font preuve de solidarité, afin d’aller mieux et de ne pas être écrasées.

Les travailleurs et les travailleuses des campagnes, ceux qui vivent dans des ghettos, ceux qui mènent les mêmes luttes avec eux depuis des années, ne veulent pas non plus se taire cette fois-ci.

 

TANT QUE NOUS N’AURONS PAS OBTENU CE POUR QUOI NOUS NOUS BATTONS, NOUS NE NOUS ARRÊTERONS PAS !
BLOQUONS TOUT !

Rete Campagne in Lotta
Collettivo InApnea