TURIN – MISE A JOUR DU CRA

TURIN – MISE A JOUR DU CRA

5 novembre 2020 Non Par passamontagna

Source: No CPR Torino
🔴 MISE À JOUR DU CRA IN REVOLTA 🔴
3 NOVEMBRE

Ce soir, vers huit heures, tous les secteurs ont commencé à protester contre la nourriture mauvaise et malodorante. Tous les détenus du centre ont rejoint le soulèvement en refusant de manger leur repas en frappant et en criant de colère. Dans la zone VERTE, les émeutiers ont mis le feu à certains objets. A l’intérieur, des camions de carabiniers ont encerclé les zones et sont prêts à entrer avec boucliers et matraques.
Dans la soirée, un groupe de supporters s’est réuni sous les murs du Corso Brunelleschi pour soutenir les détenus avec des chœurs de soutien et des bombes fumigènes. De l’intérieur, ils réagissent chaleureusement.
🔥 LE FEU AU CPR ET À TOUTES LES FRONTIÈRES

🔴 MISE À JOUR DU CRA DE COURSE BRUNELLESCHI TORINO 🔴
31.10.2020

FEU AU CRA ET À TOUTES LES FRONTIÈRES !
Pendant la semaine, un groupe de supporters s’est approché des murs du CPR à Corso Brunelleschi pour apporter son soutien aux prisonniers en les saluant bruyamment. Pendant quelques minutes, des chœurs, des slogans et des bombes fumigènes ont réchauffé les insurgés à l’intérieur qui ont immédiatement répondu chaleureusement par des cris et des coups démontrant à quel point la volonté de faire sortir leur voix de ces murs infâmes est forte.
Hier, nous avons pu entendre au téléphone quatre gars à l’intérieur du CRA.
Ils nous ont dit qu’il leur est toujours interdit d’utiliser leur téléphone portable et que la seule façon de communiquer avec le monde extérieur est d’utiliser les cartes téléphoniques qui sont achetées à leurs frais directement auprès de l’organisme gestionnaire (la multinationale française Gepsa, spécialisée dans la réalisation de profits avec les lieux de détention).
Les cabines téléphoniques de chaque secteur du centre continuent d’être désactivées pour les appels entrants.
La situation des repas est toujours scandaleuse. De nombreux détenus sont contraints de ne manger que du lait en poudre et des biscuits édulcorés pendant plusieurs semaines, car la nourriture fournie deux fois par jour est souvent pourrie et malodorante.
Après avoir mangé, de nombreuses personnes s’endorment et entrent dans un état de catalepsie en raison des médicaments habituels qui sont ajoutés à la nourriture. La semaine dernière, des détenus de la zone VERT ont protesté pendant la livraison de nourriture et en réponse, ils ont été battus et insultés par les gardiens.
Les soins de santé au sein du CRA continuent d’être absents. Les conditions d’hygiène sont mauvaises, les logements ne sont jamais nettoyés ou désinfectés. Toute forme de handicap est ignorée d’un point de vue médical, comme nous l’a raconté un Marocain ayant un problème d’articulation inférieure qui, il y a plus d’un mois, a été jeté comme un colis dans la zone rouge et depuis lors abandonné sans fauteuil roulant et sans béquille. Il ne peut aller aux toilettes que grâce à l’aide de ses colocataires qui lui ont construit un support en polystyrène.
Selon une estimation des détenus, il y a plus d’une centaine de personnes à l’intérieur du CRA.
Actuellement, sur six zones au total, deux sont totalement inutilisables, BLUE et VIOLA, en raison des émeutes qui ont éclaté au début de l’année et qui ont détruit et incendié différentes pièces du centre. Même dans les zones ROUGE, BLANCHE et JAUNE, de nombreuses unités de logement sont encore inhabitables, ce qui entraîne un surpeuplement continu et dangereux à l’intérieur des chambres en service, où il y a sept lits et où dorment actuellement en moyenne entre dix et quinze personnes. Dans la zone VERTE, où toutes les unités de logement sont habitables et surpeuplées, les détenus craignent une éventuelle contagion. Un garçon marocain nous a dit qu’un seul masque chirurgical est fourni à l’entrée du centre et qu’il n’est plus jamais changé.
En septembre et octobre, l’agitation entre les entrées, les sorties et les expulsions semble se poursuivre à toute vitesse. Afin de contenir l’urgence sanitaire due au COVID-19, le Maroc a prolongé l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 novembre et a adopté diverses mesures de confinement, dont la fermeture des frontières.
Pendant cette période, la plupart des expulsions ont eu lieu contre les Tunisiens, qui constituent la majorité de la CRA de Turin. Après la rencontre en Tunisie cet été entre les ministres Lamorgese, Di Maio et le commissaire de voisinage, Oliver Varhelyi, où il a été annoncé : “nous avons relancé le rapatriement des migrants au rythme de 80 personnes par semaine”, les autorités tunisiennes ont annoncé la réouverture des frontières et la reprise progressive des liaisons extérieures à partir du 27 juin. Les jeunes que nous avons entendus ces derniers jours nous ont informés que chaque mercredi et chaque dimanche, un groupe de Tunisiens est pris en charge par les gardes et chargé dans un bus pour être rapatrié. Les expulsions ont lieu pendant la nuit et sont souvent l’occasion de fouiller les chambres.