🔴 UPDATE du CRA de TURIN 🔴

🔴 UPDATE du CRA de TURIN 🔴

21 juin 2021 Non Par passamontagna

Publié sur https://www.facebook.com/NoCieTorino/ le
16.06.21

Depuis le CRA de Turin, les détenus nous racontent la situation de ces derniers jours. Les prélèvements continuent d’être effectués de manière forcée pour permettre les expulsions, un fait que les détenus dénoncent depuis longtemps de l’intérieur : ils nous en avaient déjà parlé en novembre :
https://www.facebook.com/NoCieTorino/posts/2842766499378649
Le mardi 8 juin au matin, certains d’entre eux ont été amenés pour subir un prélèvement et, conscients qu’ils sont souvent emmenés en déportation après le prélèvement, beaucoup d’entre eux ont refusé de le faire. Un garçon, qui avait probablement été ciblé pour sa “conduite”, comme nous l’ont dit ses codétenus, a été emmené de force dans la salle d’infirmerie pour l’obliger à subir un frottis. À ce moment-là, de nombreux autres détenus se sont rebellés et, au bout de quelques minutes seulement, les opérateurs médicaux du CRA n’étant pas en mesure d’effectuer le prélèvement, le garçon en question a été ramené dans sa cellule avec ses compagnons.
La situation à l’intérieur est, comme toujours, difficile. Avec l’arrivée de l’été, les conditions empirent, on nous dit qu’à l’intérieur du Centre il fait chaud, on ne peut pas respirer, aussi parce que dans la salle de bain il n’y a pas de fenêtres. Même en ce qui concerne la nourriture, qui a toujours été une source de rébellion et de révolte au sein du CRA, ils disent que très peu arrive par rapport à ce qu’ils devraient recevoir et qu’elle est malodorante et avariée.
Pendant ce temps, de nouvelles personnes continuent d’être accueillies au Centre.
Ils nous parlent également des conditions de vie d’un garçon de nationalité ukrainienne enfermé dans la zone verte. Dès son arrivée, il a ressenti de fortes douleurs, dues à une opération d’ablation d’un rein qu’il a subie peu de temps auparavant. Il était très malade et ne cessait de demander de l’aide et d’être emmené à l’hôpital le plus vite possible, mais comme souvent, on ne l’a pas écouté ni aidé. Ce n’est qu’après quelques heures, au cours desquelles les autres codétenus ont vivement protesté, que le garçon a été emmené à l’hôpital. Malgré les demandes constantes de nouvelles de ses compagnons, personne ne lui a rien communiqué. Les autres détenus avaient peur qu’il meure dans le centre car ils savaient qu’il était très malade.
Cette situation fait suite aux défaillances systématiques du CRA du point de vue des soins médicaux, un fait dénoncé depuis des années et qui est devenu évident après les derniers événements du CRA et la mort de Moussa. A propos de Moussa, ses compagnons de la zone nous rappellent qu’il était très malade juste avant d’être transféré en isolement dans l’hôpital où il est mort, et qu’il était plein de blessures et d’ecchymoses pour les attaques subies à Vintimille, incrédule d’être enfermé dans un lieu violent et déshumanisant comme le Centre. Le CPR est le lieu où les sans-papiers continuent de subir la violence physique et psychologique d’un État raciste et discriminatoire.
Enfin, ils nous racontent que lors des moments de solidarité et de lutte commune de ces dernières semaines, ils ont tous été enfermés à l’intérieur des quartiers, constamment menacés d’être battus et/ou ramenés en prison. Comme toujours, à l’intérieur du Centre, on tente d’intimider par des menaces et des matraques, les personnes qui tentent de se rebeller contre une situation intolérable, en plus de la tentative continue d’arrêter la communication entre l’intérieur et l’extérieur.

Mais la solidarité ne peut être arrêtée.
Nous continuerons à lutter contre ces lieux de mort et de torture, aux côtés des personnes emprisonnées, en essayant autant que possible de donner la parole à ceux qui ne peuvent pas l’avoir !