Partenaires. Sur les detportations et le CRA
publié le 2022/04/17 par No Cpr Torino
La ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese, lors de la session parlementaire du mercredi 13 avril dernier, a répondu à une question parlementaire posée par le député de la Lega Igor Giancarlo Iezzi au sujet des “Initiatives pour limiter les débarquements de migrants sur les côtes italiennes, à la lumière des criticités causées par ce phénomène sur les plans économique, sanitaire et sécuritaire”.
Face à la distinction spécieuse et raciste entre les réfugiés ukrainiens “qui, pour la plupart, sont des femmes et des enfants” et les immigrants irréguliers de la Méditerranée, le ministre a, d’une part, appelé à une politique plus interventionniste d’un point de vue européen, y compris par une utilisation plus intensive de la fameuse agence Frontex, et, d’autre part, vanté la coopération bilatérale de l’Italie avec d’autres pays, aux fins d’identification et d’expulsion, et en particulier le partenariat avec le gouvernement tunisien :
“Au niveau bilatéral, des accords avancés ont été conclus avec certains États d’Afrique du Nord, d’où proviennent les arrivées les plus importantes, afin d’endiguer le phénomène et d’obtenir des espaces opérationnels plus larges pour la réadmission des migrants irréguliers dans leur État d’origine, par exemple, la Tunisie, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Maroc. Cela s’est produit, en particulier, en ce qui concerne la Tunisie, avec les autorités de laquelle nous avons obtenu une coopération maximale en termes de rapatriement, qui s’est poursuivi de manière intensive, même avec des vols extraordinaires, malgré les difficultés des liaisons internationales pendant la période de la pandémie”.
En réponse à un autre député, la députée de Fratelli D’Italia Wanda Ferro (qui est encore plus explicitement discriminatoire que son collègue : “la guerre actuelle en Ukraine nous apprend à faire la distinction entre ceux qui fuient une guerre et ceux qui ne la fuient pas”), Lamorgese a donné quelques chiffres, se félicitant d’environ 850 rapatriements en Tunisie dans les premiers mois de 2022.
Au-delà des considérations intéressantes que l’on pourrait faire sur le racisme d’Etat, transversal et incontesté, il peut être utile de s’attarder sur une autre information sur laquelle Lamorgese a pris soin de revenir à plusieurs reprises, à savoir le rendez-vous du Conseil européen des affaires intérieures en juin, où sera discuté le nouveau pacte européen sur les migrations et, surtout, où seront renégociées les contributions économiques.
“L’activité de rapatriement des personnes qui n’ont pas le droit de rester sur notre territoire est également très coûteuse d’un point de vue opérationnel, puisque bien plus de la moitié des opérations ont été réalisées avec l’utilisation de personnel de la police d’État en mission d’escorte à bord des moyens de transport utilisés. [J’ai convenu avec le commissaire aux affaires intérieures de l’Union, M. Johansson, d’une nouvelle visite conjointe que nous effectuerons prochainement, en mai, également pour concrétiser les actions et la contribution financière liées au partenariat stratégique”.
Lorsque nous parlons de contrôle des frontières, de retours et d’expulsions, nous ne pouvons éviter de parler d’argent : les coûts encourus deviennent un indice de nécessité qui se justifie et une revendication d’importance politique.