MISE À JOUR 8/2/2023 APRES LA REVOLTE DANS LE CRA DE TURIN

MISE À JOUR 8/2/2023 APRES LA REVOLTE DANS LE CRA DE TURIN

14 février 2023 Non Par passamontagna

Publié le 8/02 sur No Cpr Torino

Après les violentes émeutes qui ont enflammé le CPR (CRA) de Turin les samedi 4 et dimanche 5 février, il nous a été confirmé, par ceux qui sont encore à l’intérieur, que la plupart des zones sont inhabitables. La capacité totale du centre a été considérablement réduite par l’incendie.

Sur les six sections de détention, seule la zone verte reste entièrement ouverte avec environ 25 personnes à l’intérieur. Dans la zone bleue, qui a encore été détruite pendant les émeutes, 11 personnes restent emprisonnées entre la salle de la cantine et la seule pièce encore utilisable.
Trois personnes ont été hospitalisées après avoir été violemment battues par la police, les carabiniers et la police financière qui sont intervenus pour tenter de réprimer les émeutes.
D’après les témoignages que nous avons recueillis, un groupe de détenus a été transféré en prison en flagrant délit grâce aux identifications faites par les “charlies” qui ont reconnu les auteurs des incendies et aussi grâce à la reconnaissance vidéo du système de surveillance fonctionnant à l’intérieur du centre.

⚫️ Après avoir séquestré 28 personnes dans un entrepôt du CPR pendant près de 24 heures et laissé les autres dormir à même le sol dans les salles de cantine sans matelas ni couverture, les transfèrements ont commencé.
Quelques-uns ont été libérés avec un décret d’expulsion du territoire italien, tandis que la plupart ont été transportés dans le CPR de Macomer, dans la province de Nuoro (Sardaigne).

En particulier, 25 personnes, ramassées en deux tranches dans la nuit du 6 au 7, sont parties à 8 heures du CPR de Turin dans un bus de la police en direction de l’aéroport de Milan pour ensuite atterrir en Sardaigne et être conduites à Macomer.
Il ressort des récits des détenus que le CPR de Sardaigne est encore plus dégradant que celui de Turin. Une structure similaire à une prison de haute sécurité. Les cellules sont “lisses”. Un lit, une table et pas de couverture. Les sections sont souterraines – une constante dans les centres de détention de l’île – et divisées en blocs de huit. Une cellule de quatre et deux de deux. Il n’existe aucune socialité extérieure entre les différents blocs et la possibilité de contact avec d’autres détenus est impossible.

💥 Les jours du 7 et du 8, nous avons été témoins de l’intérieur que les ramassages soudains de personnes dans les chambres ont continué et les transferts ultérieurs, apparemment toujours en direction de Macomer.
Toute personne qui s’opposait au transfert était violemment battue par la police.

⚫️ Ces derniers jours, les expulsions se sont poursuivies principalement vers le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, les transferts concernant de petits groupes de personnes, parfois une seule personne comme dans le cas d’un jeune Égyptien expulsé la nuit dernière. Selon les témoignages, lors des déportations, les personnes sont violemment ramassées par la police et sédatées par une injection à l’infirmerie avant de partir.

La nouvelle règle à l’intérieur du CPR de Corso Brunelleschi est qu’aucun détenu ne peut utiliser son propre argent liquide, sauf par le biais d’un compte interne, ce qui rend encore plus difficile l’achat de quoi que ce soit.
Elle limite également la possibilité d’acheter des cartes téléphoniques et donc d’informer le monde extérieur de ce qui se passe.
La communication est en outre entravée par les gardes qui interrompent souvent physiquement les appels.

⇒ Sur le site nocpr torino il y a des audios avec des témoignages de ces derniers jours.

Descendons dans la rue en solidarité avec les révoltés.
DIMANCHE 12 FÉVRIER
CORTEGE CONTRE LES PRISONS ET LES CRA
Rassemblement à la piazza CLN (TURIN)
14 h 30.

TOUJOURS AUX CÔTÉS DE CEUX QUI SE BATTENT POUR DÉTRUIRE LEUR CAGE

CONTRE CHAQUE FRONTIÈRE
FEU AU CPR
ALLǝ FREEǝ