Début du procès pour la lutte contre le CRA au Palazzo San Gervasio (Potenza)

Début du procès pour la lutte contre le CRA au Palazzo San Gervasio (Potenza)

14 février 2023 Non Par passamontagna

Publié sur Radio Ondarossa

Aujourd’hui s’ouvre le procès des camarades qui se sont engagés au fil des ans à soutenir et à servir de porte-voix aux luttes des personnes emprisonnées à l’intérieur du CRA du Palazzo San Gervasio, dans la province de Potenza. Dans la correspondance avec un camarade de Campagne in Lotta, prévenu dans le procès, nous parlons des raisons de la lutte contre ce CRA (CPR), et de la façon dont la police et le parquet essaient de criminaliser ceux et celles qui luttent contre ces lieux de détention.

L’intervention de la copine sur Radio Ondarossa

Nous reprenons la déclaration de certains accusés :

Tribunal de Potenza – 14 février 2023 –

Oui, des CPR nous ne voulons que des décombres.
La violence quotidienne à l’intérieur du Centre de Permanence pour le Rapatriement de Palazzo San Gervasio (PZ) a de nouveau atteint l’actualité nationale. Le centre d’hébergement pour migrants, déjà au centre de deux enquêtes qui ont également conduit à l’arrestation de l’ancien maire de cette municipalité et à la saisie de nombreuses substances utilisées pour endormir de force toutes les personnes internées, est de nouveau sous les feux de la rampe à la suite d’un reportage de “Striscia la notizia” qui relate des abus et des violences. Ce camp d’internement a une très longue histoire mais, si l’on ne pense qu’aux dernières années, il a été ouvert en tant que CIE en 2017, fermé en 2020 pour ” restructuration ” suite aux enquêtes et rouvert en 2021 avec des fortifications supplémentaires pour empêcher d’éventuelles évasions. Le CPR du Palazzo San Gervasio semble être un instrument de torture très important pour l’État et ce qui s’est passé à la lumière des protestations de la semaine dernière dans le centre de déportation de Turin en est une démonstration macabre. En effet, selon les récits des personnes emprisonnées dans le CPR de Turin, le reportage de l’émission télévisée ” Striscia la notizia ” diffusé en quatre parties les 20, 21 janvier et 3 et 4 février 2023, qui relatait les violences et les abus qui ont eu lieu précisément dans le CPR de Palazzo San Gervasio, faisait écho aux conditions d’emprisonnement qui touchent toutes les personnes emprisonnées en attente d’expulsion dans les lagers italiens. Ces images étaient le miroir de ce qui se passe partout, de Turin à Lampedusa, et c’est pourquoi deux jours de protestations ont commencé, qui ont vu la destruction d’une grande partie du CPR de Turin. Pour une fois, une émission de télévision rustre et populiste a renvoyé la violence à l’envoyeur. Outre les expulsions et les arrestations, dans le but de vider l’établissement, l’État a jugé bon de procéder à des transferts punitifs, dont certains en direction du camp de torture de Palazzo San Gervasio.
Demain, 14 février, un procès s’ouvrira au tribunal de Potenza contre 17 compagnons qui, dans le passé, ont participé à des réunions de lutte devant le CPR du Palazzo San Gervasio, ainsi que soutenu les protestations des immigrés dans les centres d’accueil de Potenza et de sa province. L’accusation qu’ils portent contre nous est celle d’incitation à la désobéissance aux lois de l’État, une insulte ancrée dans le racisme d’État. Dans le seul but de générer un désert autour des murs du CPR et de poursuivre la violence sans être dérangé, l’enquête qui a conduit à notre procès nous présente, nous les accusés, comme les auteurs de protestations et de tentatives d’évasion d’un camp de torture, infantilisant ainsi les détenus qui se battraient non pas pour leur vie mais à cause d’une direction extérieure. Un scénario déjà vu tant pour ceux qui se sont révoltés par le passé dans les centres d’expulsion, les camps de tentes et les ghettos, du nord au sud, que pour les protestations massives dans les prisons traversées par la pandémie en 2020 où ont eu lieu massacres et tortures d’État. Pour notre part, nous regrettons seulement de ne pas avoir continué à sortir des murs du CPR pour apporter proximité et solidarité, de ne pas avoir lutté assez fort aux côtés des immigrés contre une vraie bière blonde. Ce procès sera l’occasion de parler à la ville de ce qui se passe à quelques kilomètres de Potenza. Avec l’espoir que de plus en plus de personnes choisissent leur camp. Les CRA, comme le régime de torture de 41 BIS, sont les fers de lance d’un système d’oppression qui tombe comme un arc-en-ciel sur l’ensemble de la société. Nos pensées vont vers ceux qui se rebellent dans les centres de déportation et les prisons. Avec la plus grande solidarité à ceux qui n’abandonnent pas et luttent contre la guerre qu’ils déclarent d’en haut chaque jour. Avec le cœur à côté d’Alfredo, un camarade anarchiste qui a toujours lutté contre les CPR et qui aujourd’hui fait une grève de la faim depuis presque 4 mois contre la torture de 41 bis et la prison à vie.

Quelques compas imputé.e.s