AVEC EMILIO ! RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE LE 03 AOUT AU TRIBUNAL DE GAP

AVEC EMILIO ! RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE LE 03 AOUT AU TRIBUNAL DE GAP

26 juillet 2023 Non Par passamontagna
Place Saint-Arnoux 05000 Gap, Francia
3 août 2023 à 13h00 (l’audience aura lieu à 13h30)Le 3 août, la dernière audience – avec la sentence – de notre camarade et ami Emilio Scalzo se tiendra à Gap. Emilio, militant NoTav de longue date et engagé depuis le début dans la solidarité avec les migrants passant par Valsusa et Brianconnese, est accusé de violence contre un fonctionnaire public suite à la manifestation du 15 mai 2021 entre Claviere et Monginevro, journée organisée en réponse à l’expulsion de la Casa Cantoniera, le refuge autogéré pour migrants à Oulx. A cette occasion, les gendarmes, déployés sur les sentiers de montagne pour empêcher les gens de marcher sur les terres “françaises”, avaient attaqué la manifestation avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Emilio, qui a de graves problèmes de genoux, s’est défendu contre les coups de matraque de l’un d’entre eux alors qu’il était assis pour se reposer. Le policier (de quarante-cinq ans son cadet) s’en est sorti avec une douleur au bras. Et maintenant, le procès. Il risque des années de prison pour légitime défense.

Les gendarmes et la Paf (police aux frontières) contrôlent cette frontière, apportant avec eux un cortège de morts et de violences. Au moins huit corps ont été retrouvés dans ces montagnes, tous en fuite ou refoulés par la police des frontières française. Nombreux sont les blessés, les disparus depuis des jours, les innombrables refoulés, les maltraités, les menacés, les volés. Chaque jour, des dizaines de personnes dépourvues du “bon” document tentent de franchir cette frontière, fuyant la guerre, la pauvreté, la discrimination, à la recherche d’une vie meilleure. Emilio, pour eux, a toujours été là. Qui est le violent ? Celui qui chasse les migrants jour et nuit, refoulant des dizaines de personnes par jour, ou celui qui s’est toujours battu pour aider ceux qui passaient à ne pas mourir dans ces montagnes ? Qui est le violent qui frappe sur ordre, qui lance des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, qui matraque, ou qui se défend tout simplement contre cette violence ?

Nous sommes aux côtés d’Emilio. Nous nous souvenons tous de la violence de la police française ; nous nous souvenons tous des blessés parmi les Gilets jaunes, des yeux et des membres perdus et des personnes réduites en bouillie. Les morts dans les banlieux et dans les manifestations. Les blessés de Saint-Soline, dont Serge, un jeune homme de 32 ans qui a risqué la mort, qui est récemment sorti du coma mais dont le pronostic est encore incertain. Les CRS ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, véritables armes de guerre légalisées, à hauteur des yeux. Et Nahel, dont le monde entier connaît l’histoire. Le parquet de Gap tente de faire payer à Emilio tout ce qu’a été la lutte à la frontière, en utilisant la rhétorique du “violent” pour isoler et aliéner la solidarité. Ils veulent le faire passer pour l’un des leaders du “mouvement No Border”, simplement parce que sur certaines photos il tenait une bannière et était l’un des plus âgés du cortège. Cette fois-ci, ils ne l’accusent pas de complicité d’immigration illégale, alors qu’Emilio était également jugé en Italie pour les occupations des deux centres d’hébergement autogérés. Pour les prétendues “violences”, il est plus facile d’accuser et de condamner. Surtout si la parole de chacun contre le témoignage d’un gendarme ne vaut rien.
Nous étions tou.t.E.s là sur ces chemins.

NE LE LAISSONS PAS SEUL !
La solidarité ne s’arrête pas !