Grève de la faim et répression au CRA de Vincennes

Grève de la faim et répression au CRA de Vincennes

6 février 2020 Non Par passamontagna

Article apparu sur abaslescra.org le 4 février

Depuis samedi dernier, les prisonniers du batiment 2A du CRA de Vincennes sont en lutte : pendant 3 jours, ils ont réfusé de manger à la cantine, ils sont restés soudés et solidaires, mais ont dû faire face à la répression violente de la part des keufs.

Les flics ont tout fait pour faire craquer les gens et casser la lutte : samedi soir, au début de la grève de la faim, les prisonniers sont renfermés dans le batiment et ils sont fouillés dans toutes les chambres ; dimanche, un prisonnier est tabassé par les keufs, qui refusent aussi l’accès à l’infermerie pour les prisonniers malades ; lundi, les prisonniers se font réveiller par des douches incendie, d’autres tabassages ont lieu, les keufs avec les chiens ; mardi, l’eau du batiment est coupée, pas de douches ni rien.

Depuis samedi dernier, les prisonniers du batiment 2A du CRA de Vincennes sont en lutte : pendant 3 jours, ils ont réfusé de manger à la cantine, ils sont restés soudés et solidaires, mais ont dû faire face à la répression violente de la part des keufs.

Les flics ont tout fait pour faire craquer les gens et casser la lutte : samedi soir, au début de la grève de la faim, les prisonniers sont renfermés dans le batiment et ils sont fouillés dans toutes les chambres ; dimanche, un prisonnier est tabassé par les keufs, qui refusent aussi l’accès à l’infermerie pour les prisonniers malades ; lundi, les prisonniers se font réveiller par des douches incendie, d’autres tabassages ont lieu, les keufs avec les chiens ; mardi, l’eau du batiment est coupée, pas de douches ni rien.

Un prisonnier du batiment 2A raconte des conditions de vie à l’intérieur, et de ces derniers jours de luttes et de répression (à partir de la minute 35) :

Et voici, le témoignage écrit d’un prisonnier :

On veut juste des conditions de vie normale parce que nous on vit ici c’est trois mois c’est une vraie peine de prison. Une peine mais nous on veut juste sortir, on a des enfants ici. Le CRA c’est invivable surtout à cause de la violence des policiers et aussi parce qu’il essaient de nous faire craquer. Les gens qui sortent d’ici certains deviennent fous.

Ils nous rendent fous. À l’intérieur on les voit devenir fous petit à petit. Il y a quelqu’un la dernière fois ils lui l’ont appelés pour une prise de sang, et quand il est revenu il s’est écroulé en tremblant et tout, on comprend pas si ils essaient de nous tuer parfois.

Il y a un mec qui a le bras cassé à cause de flics qui lui sont tombés dessus. On essaie de l’aider comme on peut mais le soir il crie, il peut pas dormir.

On savait pas que c’était comme ça a France, tant de racisme. Il y a même un policier qui a craqué quand il a réalisé ce qu’il se passait dans le centre. Les policiers c’est tous des stagiaires donc ils font de la merde. Ils essaient de nous faire craquer avec des fouilles tous les jours, des tabassages de gens avec les jambes et les mains scotchées…

Nous on craque ici on a envie de sortir d’ici le plus vite possible.

Samedi soir on a commencé une grève de la faim on était 28 je pense. Les policiers sont venus pour nous foutre la pression on leur a dit que la nourriture c’est immangeable. L’entreprise qui fait la nourriture c’est GEPSA ils donnent pas de sel, pas d’eau, les plats sont immangeables, c’est GEPSA on peut lire sur leurs gilets. On leur a dit aussi il y a pas de porte dans les toilettes et des toilettes sales avec des gens malades partout.

L’infirmerie fait pas sont travail. Ici beaucoup on la gale. Dès que tu viens qui tu dis que t’es malade ils donnent juste des gros calmant, c’est une pharmacie pas une infirmerie. Les infirmières sont super méchantes. Pharmacie : Valium, Rivotril, Subutex, Tramadol… les gens qui prennent ça ont les voit devenir dingues.

Cette nuit là vers 4h ils nous ont arrosés avec les douches incendies. Ils ont arrosé tous le monde, toutes les chambres. Les vêtements, les matelas, les couvertures tout était mouillé. On tremblait on pouvait pas dormir dans ce froid. Au haut-parleur ils ont dit : « si vous mangez pas demain à midi ca va continuer » Ils voulaient nous faire craquer.

Heureusement que certains ont des chambres tellement sales qu’ils dorment dans les couloirs ou dans la salle commune. Eux ils avaient les couvertures sèches. Alors on s’est mis tous dans la même salle pour se réchauffer avec les couvertures sèches et essayer de dormir.

C’était horrible, le lendemain on était plus que 18 en grève de la faim. Ils nous ont notés et après ils sont venus nous taper, juste pour en découdre ?

Le lendemain donc hier, ils ont coupé l’eau. Ça a commencé hier soir certains étaient réveillés, mais nous on s’en est rendu compte que ce matin : d’un coup plus d’eau dans les douches, robinets, toilettes. Tout le monde est paniqué ou énervé. Même la machine pour boire elle est coupée. Quand on demande pourquoi, ils disent : « arrêtez de nous casser les couilles ».

On en a marre on en peut plus des fois on pense au suicide. Même aux USA les prison c’est pas comme ça.

Les CRA existent pour isoler les prisonniers-ères, pour leur faire croire qu’iels sont seul.e.s face aux flics, aux juges, aux avocats, aux associations. La solidarité depuis l’extérieur est une arme, ça permet aux prisonniers-ères de tenir le coup. Soyons solidaires avec les prisonniers du batiment 2A de Vincennes, et tou.te.s les autres. Par exemple, en appellant les cabines du CRA pour montrer notre soutien à la lutte, en faisant des parloirs et des parloirs sauvages… voici toutes les infos.
Numéros des cabines de Vincennes 2A :
01 48 93 69 47
01 48 93 69 62
01 48 93 90 42

PS Dimanche dernier, avant un parloir, des personnes de l’Assemblée contre les CRA ont assisté à une tentative d’évasion à Vincennes. Elles racontent ce qui s’est passé :
Vers 16h30, alors qu’on attend depuis pret de deux heures, une alarme retentit. Des flics se mettent à courrir, nous aussi. Un homme saute par dessus un portail qui l’améne à l’extétieur du CRA (côté batiment 1), traverse la route malheureusement face à lui un parking grillagé. Là une quinzaine de flics arrivant de toute part le rattrape sous nos cris et nos yeux impuissant alors qu’il est suspendu au grillage. Ils le transporteront allongé jusqu’à la voiture qui l’emmenera en garde à vu. Il ne se débatait même plus comme si il avait mis tout le reste de son énergie dans cette tentative d’évasion.

LIBERTE POUR TOU.TE.S
SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS-ÈRES EN LUTTE
A BAS LES CRA !