Le revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental et sa réconciliation avec le Maroc doit permettre au royaume d’expulser plus de migrants marocains en situation irrégulière. Cela doit passer notamment par l’ouverture de deux nouvelles routes aériennes entre les Canaries, Agadir et Casablanca.
Au cours de la visite du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez au Maroc – la première depuis le revirement du royaume sur la question du Sahara occidental – Madrid et Rabat ont salué une “nouvelle étape dans leur relation”.
En échange de sa décision d’afficher son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, Madrid compte s’assurer de la “coopération” du Maroc dans le contrôle de l’immigration illégale.
Cela doit notamment passer par une intensification des expulsion de migrants marocains en situation irrégulière, depuis les Canaries vers Casablanca et Agadir grâce à de nouvelles liaisons aériennes, ont affirmé des sources gouvernementales espagnoles à l’agence de presse Europa press.
Selon ces sources, le nombre d’expulsions doit “augmenter considérablement” pour atteindre des chiffres supérieurs à ceux existants avant la pandémie de Covid-19. À l’époque, quatre vols hebdomadaires, assurés par la compagnie Royal Air Maroc, avec 20 exilés à bord, permettaient à Madrid le renvoi de 80 personnes par semaine. Les migrants marocains partaient des Canaries, mais avaient été arrêtés préalablement dans d’autres régions d’Espagne.
Reprise des expulsions
Après des mois d’arrêt, les vols de rapatriements de Marocains en situation irrégulière en Espagne ont repris le 22 mars. Ils étaient officiellement suspendus depuis avril 2021, pour raison sanitaires, mais, au-delà de la pandémie, les relations tendues entre l’Espagne et le Maroc ont également contribué à retarder la reprise des expulsions.
À la mi-mars, Pedro Sanchez a mis un terme à la brouille entre les deux pays en annonçant un changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara occidental. “L’Espagne considère que l’initiative d’autonomie présentée en 2007 (par le Maroc) est la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend” entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario, avait également déclaré devant la presse, à Barcelone, le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares.
En 2021, selon des données du le Système européen de surveillance des frontières (Eurosur), citées par El Pais, environ 31 % des près de 42 000 immigrés arrivés irrégulièrement en Espagne étaient marocains.