Au moins 600 personnes sont mortes en traversant la Méditerranée au cours des trois premiers mois de 2022

Au moins 600 personnes ont été portées disparues au cours des trois premiers mois de 2022. C’est ce qu’indique l’OIM (Organisation internationale pour les migrations). Connaissant leur réputation, nous pouvons supposer qu’il y en a beaucoup, beaucoup plus. Il s’agit toujours du chiffre le plus élevé depuis 2014.

Des personnes continuent de se noyer dans les eaux de la mer Méditerranée alors qu’elles tentent de rejoindre l’Europe à bord d’embarcations de plus en plus précaires.
En 2021, au moins 1 500 personnes se sont noyées en tentant de rejoindre les côtes européennes.

Le nombre réel pour ces années est certainement beaucoup plus élevé, car tous les décès ne sont pas déclarés ou enregistrés. Nombreux sont ceux qui considèrent depuis longtemps la Méditerranée centrale comme la route migratoire la plus meurtrière du monde.

Régulièrement, les côtes tunisiennes et libyennes sont inondées de cadavres, comme ce fut le cas fin décembre 2021, lorsque de nombreux corps se sont échoués sur le rivage à deux endroits différents de la ville côtière de Khoms, à environ 120 kilomètres à l’ouest de Tripoli, en Libye.
Mardi dernier, un bateau en bois transportant plus de 100 personnes a chaviré près de l’île de Kerkennah, dans le sud-est de la Tunisie. Il semble que si 30 personnes de ce bateau ont été secourues, 75 sont toujours portées disparues. A présent, l’espoir de les retrouver vivants est presque inexistant.

Le lendemain, des dizaines de migrants sont tombés à l’eau alors qu’ils tentaient de s’accrocher à un bateau chaviré au large des côtes tunisiennes. Quelque 110 personnes ont été secourues par l’ONG Open Arms.

Alice Sironi, responsable de la protection des migrants à l’OIM, a eu le courage de dire : “En plus de notre rôle humanitaire consistant à aider les survivants en termes de logement et de nourriture, nous nous sommes engagés à renforcer la capacité des autorités tunisiennes à venir en aide aux bateaux en détresse.”
Génial. Donnons plus d’argent à la police qui pousse les migrants à prendre des routes de plus en plus dangereuses, avec la rhétorique de l’aide, comme toujours. Comme l’UE l’a fait avec la Libye en finançant ses garde-côtes, l’une des principales causes de la mort de nombreux migrantsx et responsables du renvoi des personnes interceptées vers les centres de détention libyens, théâtre de tortures, de viols, d’extorsions et d’esclavage.
Au moins 4000 personnes ont été ramenées en Libye par les garde-côtes. Rejetés dans l’enfer des prisons libyennes, contraints au chantage et aux abus par des gardiens payés par l’argent européen.

Toujours feu aux frontières